Ladybird est écrit en C++ et placé sous une licence BSD à deux clauses. Il a été lancé dans le cadre du projet SerenityOS, mais le développeur Andreas Kling a annoncé au début du mois en cours qu'il faisait de Ladybird une initiative distincte et qu'il s'éloignait de SerenityOS pour se consacrer en entier au navigateur.
Les fonctionnalités actuelles sont, sans surprise, minimales. Ladybird dispose d'une barre de recherche, d'une fonction de rechargement, d'onglets, d'une fonction de zoom avant/arrière sur le contenu, d'une fonction de capture d'écran et d'une fonction de navigation vers l'avant et vers l'arrière. En revanche, il ne dispose pas de signets, d'affichage de l'historique, d'extensions, de gestion des mots de passe, d'impression, ni même de la possibilité d'enregistrer une image. WebRTC ne semble pas encore être pris en charge. La prise en charge des feuilles de style CSS semble relativement robuste.
D'un autre côté, Ladybird dispose d'outils pour les développeurs, tels que des inspecteurs pour l'arbre du modèle objet du document (DOM) et les arbres d'accessibilité, ainsi que la possibilité de créer des vidages de divers éléments : l'arbre DOM et l'arbre de mise en page, et les styles calculés.
Les idées reçues veulent que la création d'un nouveau navigateur à partir de zéro soit impossible sans la mise à contribution d'énormes fonds et la collaboration de nombreuses personnes pendant de nombreuses années. La tête derrière le projet Ladybird s’attèlent à prouver le contraire avec le nouveau navigateur open source et multiplateforme à l’interface graphique implémentée en C++. L’initiative au stade de l’enfance ravive le débat sur la possibilité future de voir l’hégémonie de Google Chrome remise en question. Ladybird pourrait en effet réussir où Microsoft s'est aligné en adoptant le projet open source Chromium dans le développement du navigateur Microsoft Edge sur desktop.
Les développements en cours ravivent les débats autour des questions de diversité et de compatibilité dans la sphère du développement web. En pratique, le nombre de moteurs de rendu de navigateur est faible. Il existe trois moteurs de rendu principaux : Blink (Google Chrome, Microsoft Edge), Webkit (Apple Safari) et Gecko (Mozilla Firefox). Il en existe quelques autres (dont celui de Ladybird vient allonger la liste), mais aucun ne détient une part de marché significative. Et parmi les trois principaux, Blink se taille la part du loin, soit plus de 70 % de part de marché, selon les estimations.
Le danger avec une telle domination est de voir une seule entreprise définir les normes du Web. Le fait d'avoir de la concurrence dans la filière peut ralentir le développement des fonctionnalités Web, mais ce manque de vitesse agit comme un contrôle et un équilibre pour s'assurer que seules les fonctionnalités bonnes, sûres et bien pensées sont diffusées. Ainsi une seule entité, c'est-à-dire une seule équipe ou même un seul dirigeant, ne se retrouve pas au contrôle du web.
Microsoft a avancé un argument en faveur de la compatibilité du web lors de son adoption du projet open source Chromium pour le développement du navigateur Microsoft Edge sur desktop. L'objectif de la manoeuvre, selon l’entreprise, est de créer une meilleure compatibilité Web pour ses utilisateurs et une fragmentation moindre du Web pour tous les développeurs Web. « Notre intention est d'aligner la plateforme Web Microsoft Edge à la fois sur les normes Web et sur les autres navigateurs basés sur Chromium ». Ajoutant que « cela apportera une compatibilité améliorée pour tous et créera une matrice de test plus simple pour les développeurs Web. » Cela pourrait également régler un gros problème avec Microsoft Edge, à savoir le fait que certains sites Web ne fonctionnent pas correctement dans le navigateur.
Source : projet Ladybird
Et vous ?
Diversité ou compatibilité sur le web : de quel bord êtes-vous ?
Quels avantages peut-il y avoir au fait qu’un navigateur comme Firefox décide d’adopter le projet open source Chromium pour son développement ? Une telle situation est-elle souhaitable ?
Quelles sont les attentes que vous formulez pour des projets à l’état d’enfance comme celui du navigateur Ladybird ?
Pour quelle raison Firefox a-t-il échoué à s’imposer face à Google Chrome ? Le destin de Ladybird pourrait-il être similaire ?
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