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La Chine donne trois mois au Big Tech pour mettre fin aux algorithmes de recommandation qui créent des « chambres d'écho », induisent une dépendance et permettent de manipuler les sujets en vogue

Le , par Mathis Lucas

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La Chine demande aux entreprises technologiques de résoudre les problèmes liés à leurs algorithmes dans un délai de trois mois. Elles doivent éviter les algorithmes de recommandation qui créent des « chambres d'écho », induisent une dépendance, permettent de manipuler les sujets en vogue ou exploitent les droits des travailleurs itinérants. L'administration chinoise du cyberespace affirme que cette mesure vise à renforcer la réglementation et à empêcher les Big Tech d'envoyer les utilisateurs dans des terriers de lapin en ligne ou d'utiliser des algorithmes pour les surfacturer. Les entreprises ont été invitées à promouvoir « l'énergie positive » sur leurs plateformes.

La Chine veut construire un cyberespace sain basé sur des algorithmes fiables

L'économie numérique chinoise est dominée par des géants tels que Tencent, Alibaba, Meituan et JD.com, et les plateformes de médias sociaux telles que Douyin de ByteDance. Ces entreprises ont connu une croissance rapide au cours de la dernière décennie et ont adopté des pratiques qui tendent à rendre les utilisateurs dépendants de leurs plateformes ou qui les incitent à dépenser toujours plus d'argent pour acheter des produits ou des services en ligne.


La Chine veut mettre fin à ces pratiques. Elle a annoncé son intention de sévir contre les pratiques et les algorithmes qui rendent Internet « désagréable ». Les Big Tech chinois ont été invités à corriger les problèmes liés aux algorithmes de recommandation dans un délai de trois mois. La Cyberspace Administration of China (CAC) invite les entreprises technologiques à se débarrasser des algorithmes de recommandation qui créent des « chambres d'écho ».

L'avis publié par la CAC indique également que les entreprises doivent éviter « les algorithmes qui induisent une dépendance, qui permettent de manipuler les sujets en vogue ou qui exploitent les droits des travailleurs itinérants ». En outre, la CAC appelle à des algorithmes qui garantissent un « contenu sain » pour les personnes âgées et les enfants, et un « mécanisme d'examen des algorithmes et un système de gestion de la sécurité des données » robustes.

Citation Envoyé par Cyberspace Administration of China

Les utilisateurs ne doivent pas être contraints de sélectionner des balises d'intérêt, les informations illégales ou nuisibles ne doivent pas être utilisées dans les balises d'utilisateur ou pour un contenu ciblé, et les informations personnelles ne doivent pas être collectées au-delà de ce qui est nécessaire pour les recommandations de contenu.
La CAC a également demandé une plus grande transparence sur le fonctionnement des algorithmes, y compris la divulgation publique de la manière dont les plateformes en ligne classent les contenus. Selon le régulateur, la mesure vise à éviter l'utilisation abusive des algorithmes pour diffuser du battage médiatique.

L'utilisation d'algorithmes pour pratiquer des prix discriminatoires est également interdite. L'industrie chinoise du commerce électronique, un secteur d'activité sur lequel Pékin fonde ses espoirs en tant que moteur économique et source de recettes d'exportation, s'appuie de plus en plus sur les algorithmes.

La directive de la CAC stipule que les plateformes ne peuvent pas fixer des prix différenciés pour les produits en fonction de facteurs tels que l'âge, la profession et le niveau de consommation, et qu'elles doivent faire preuve de transparence lorsqu'elles émettent ou rejettent des coupons de réduction.

Les entreprises pourraient faire face à des sanctions en cas de violation

Les entreprises ont été invitées à procéder à un « autoexamen approfondi » et à des rectifications afin d'améliorer « les capacités de sécurité de leurs algorithmes ». Elles ont jusqu'à la fin de l'année 2024 pour effectuer ce travail. En janvier, les autorités commenceront à inspecter la « situation d'auto-examen » des entreprises et « organiseront des forces techniques pour vérifier et superviser la rectification » des entreprises qui ne respectent pas les normes.

À la mi-février, les unités centrales et locales de technologie de l'information examineront l'impact de la campagne et évalueront le cadre général de réglementation des algorithmes du pays afin d'y apporter de nouvelles améliorations. Elles analyseront également les difficultés et les problèmes et élaboreront des mesures pragmatiques pour une certaine période à venir. L'avis de la CAC ne définit pas les sanctions encourues par les entreprises en cas de violation.

Toutefois, il a été promis que les sanctions seraient proportionnelles à l'ampleur de la violation.

Pékin a commencé à s'intéresser à la surveillance des algorithmes en mars 2022. La CAC a publié un cadre réglementaire détaillé pour les algorithmes de recommandation. L'objectif était de limiter l'utilisation et l'abus de ces algorithmes, dans des domaines allant des jeux aux activités susceptibles de mettre en danger la sécurité nationale ou de perturber l'ordre social. À l'époque, il a exigé que les plateformes permettent de se désengager des contenus ciblés.

Elle a également exigé que les services technologiques rendent leurs algorithmes publics. En août 2022, les autorités chinoises de régulation ont publié les détails de 30 algorithmes utilisés par des entreprises comme Alibaba, ByteDance, Tencent, Baidu et bien d'autres. Selon la CAC, ces efforts font partie d'un effort visant à ouvrir les fournisseurs de services Internet à un examen réglementaire et à promouvoir une « énergie positive » sur Internet.

La plupart de ces exigences ont été reprises dans le nouvel avis de la CAC, notamment la protection des travailleurs indépendants employés par les plateformes de services à la demande, tels que les chauffeurs-livreurs qui peuvent être contraints d'enfreindre le Code de la route pour respecter les délais serrés fixés par les algorithmes.

Pékin admet que, bien qu'elle ait parcouru un long chemin en deux ans, elle aimerait poursuivre ses progrès. Selon la CAC, les règlements publiés en 2022 devraient également aider les autorités à lutter contre les recommandations de contenu, qui ont le potentiel de « façonner l'opinion publique » ou de « mobiliser la société ».

« L'écosystème des applications algorithmiques est devenu de plus en plus normalisé, mais il subsiste des problèmes typiques qui doivent être continuellement renforcés », a écrit la CAC dans son avis.

Source : Cyberspace Administration of China (CAC)

Et vous ?

Quel est votre avis sur le sujet ?
Que pensez-vous des exigences de la Chine en matière d'algorithmes ? Sont-elles pertinentes ?
Ces exigences permettront-elles de rendre les algorithmes fiables, éthiques et sans effets indésirables majeurs ?
Selon vous, ces nouvelles exigences pourraient-elle permettre à Pékin de contrôler davantage le discours en ligne ? Pourquoi ?

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Avatar de Jules34
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 25/11/2024 à 11:54
Citation Envoyé par Prox_13 Voir le message
la question serait donc; quelle chambre d'écho choisir ?
A mon sens déjà il faudrait pouvoir voir sous les yeux ce que les algo poussent comme sujet et pourquoi. Ensuite recentrer le débat public sur les vraies priorités des Français plutôt que nous noyer dans un océan de sujet qui ne nous touche pas mais dont on nous fait croire qu'ils sont primordiaux...

En France ça passera par l'arrêt du financement de toute cette presse publique qui est en elle même une énorme caisse de résonnance de ce que disent les porte paroles des ministère, de Matignon mais aussi de la commission européenne. Les mêmes médias et influenceurs qui quittent X car ils ne supportent pas de se faire flinguer en permanence par les notes de communautés qui relèvent leurs propagande ou leur idéologie mortifère.

On en reviens toujours au même sujet : l'Europe est en train de mourir sous le poids des mondialistes, qui nous détournent des sujets nationaux. Macron en est le parfait exemple.
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Avatar de Prox_13
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 25/11/2024 à 11:30
C'est rigolo de voir que cette news sort après une autre mentionnant que le gouvernement Chinois a mis les USA sur écoute. Serait-ce du consulting gouvernemental ? Ou juste un autre acte d'espionnage ?

Au final, la Chine a raison sur le papier, mais comment contrôler le contenu des réseaux sociaux sans tomber dans la censure ? On pourrait avancer que les algorithmes qui induisent la dépendance sont d'ores et déjà en train de censurer, mais dans un sens économiquement viable pour l'entreprise. Favorisant ainsi la haine et le sensationnalisme, tout ce qui est bon pour provoquer une réaction, on finit en effet sur une chambre d'écho.

Jusqu'à ce que nous ayons une solution, la question serait donc; quelle chambre d'écho choisir ?
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Avatar de Jules34
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 25/11/2024 à 11:45
Je fais un peu de whataboutisme mais en Europe on se laisse vraiment dépasser par les chambres d'écho, pendant que la Chine décide de reprendre le contrôle des médias sociaux et de la manipulation à grande échelle voila ce que propose la sous préfecture de la commission européenne le parlement Français, ni plus ni moins que l'abrogation de la loi pénale sur l'apologie du terrorisme :



La LFI en roue libre cherche à se protéger, ils disent eux même dans le rapport que c'est nul que cette loi ait conduit à la mise en examen de Rima Hassan (qui n'est pas née en Palestine, malgré ce qu'elle dit et qui a participée à des manifestations pro hamas en jordanie, rien que çà), de Mathilde Panot, bref de tout les antisémites notoire de ce parti de foux furieux qui préparent le terrain pour les fondamentalistes du coran par pure magouille électoraliste. Mais il n'y a pas de grand remplacement en France !! Et dire qu'on paie ces gens...

Réagir avec un émoji en forme de cœur sur la publication d’un djihadiste assumé, c’est bel et bien l’exploit du député Sébastien Delogu. En juillet 2024, Seyyed Gouasmi, islamiste chiite pro-iranien, soutenait sur Instagram le geste de l’insoumis Sébastien Delogu brandissant le drapeau palestinien. Seyyed Gouasmi est pourtant un personnage sulfureux. Il est le fondateur de Zahra, une association djihadiste chiite soutenant le Hezbollah. L’organisation a été dissoute en 2018 par le tribunal de Lille pour « propagande glorifiant la lutte armée et provoquant la haine et la violence en relayant des messages antisémites ».

Si LFI profite de la communauté musulmane pour obtenir des votes, ce parti est-il devenu un cheval de Troie pour les islamistes afin d’exercer une influence politique et sociale ? Depuis 2021, la loi contre le séparatisme a mis les associations fréristes sous surveillance. Le 16 juin, juste avant les législatives, LFI a proposé la candidature de Mahmud Awad. Ce dernier était un des responsables de l’association Jeunes musulmans de France, un proche de Hassan Iquioussen, imam accusé de faire l’apologie du terrorisme. C’est aussi le cas d’Ismaël el-Hajri, le conseiller actuel de Louis Boyard. El Hajri n’est autre qu’un ancien militant engagé pour la défense de Baraka City et du CCIF, deux organisations communautaristes dissoutes par le ministère de l’Intérieur.

Cette complicité entre LFI et l’islam politique transparaît, aussi, à travers des projets communs. Le 10 octobre 2023, Thomas Portes publiait sur X une photo le montrant aux côtés d’Abu Amir Mutasen Eleïwa au Caire. Dans la légende accompagnant le cliché, le député écrivait : « Hier, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Abu Amir Eleïwa, coordinateur et animateur de plusieurs projets mis en place à Gaza. » L’individu mentionné par Thomas Portes est un des dirigeants d’Humani’Terre. Cette organisation se prétend humanitaire et agricole. Elle est en réalité le nouveau visage du CBSPP, Comité de bienfaisance et de secours aux Palestiniens. Cette dernière est inscrite sur la liste officielle des organisations terroristes du Canada et des États-Unis. Le label humanitaire couvre un canal de financement du Hamas. […]
Nous aussi on a des chambres d'échos à fermer si on veut pas mal finir.
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