IdentifiantMot de passe
Loading...
Mot de passe oublié ?Je m'inscris ! (gratuit)

Vous êtes nouveau sur Developpez.com ? Créez votre compte ou connectez-vous afin de pouvoir participer !

Vous devez avoir un compte Developpez.com et être connecté pour pouvoir participer aux discussions.

Vous n'avez pas encore de compte Developpez.com ? Créez-en un en quelques instants, c'est entièrement gratuit !

Si vous disposez déjà d'un compte et qu'il est bien activé, connectez-vous à l'aide du formulaire ci-dessous.

Identifiez-vous
Identifiant
Mot de passe
Mot de passe oublié ?
Créer un compte

L'inscription est gratuite et ne vous prendra que quelques instants !

Je m'inscris !

Une étude révèle que la majorité des influenceurs des médias sociaux ne vérifient pas les informations avant de les partager,
Ils fondent la crédibilité d'une information sur le nombre de vues et de likes

Le , par Mathis Lucas

15PARTAGES

3  0 
Une nouvelle étude des Nations unies explore la manière dont l'information est manipulée au sein de la communauté des influenceurs. Le rapport révèle notamment que la majorité (62 %) des personnes influentes sur les médias sociaux partagent des informations avec leurs adeptes sans en vérifier l'exactitude. Ce qui illustre les risques profonds de désinformation. Environ un tiers des influenceurs ont déclaré partager des informations sans en vérifier la validité si elles provenaient d'une source en laquelle ils avaient confiance, tandis que 37 % ont déclaré avoir vérifié les informations auprès d'un site de vérification des faits avant de les diffuser.

Un risque élevé de désinformation

L'étude a été réalisée par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). Elle a interrogé 500 créateurs de contenu numérique dans 45 pays et territoires en août et septembre 2024. Elle a ciblé les créateurs ayant plus de 1 000 abonnés. Les résultats du sondage ont soulevé des préoccupations quant au fait que certaines des plus grandes figures en ligne peuvent diffuser des affirmations trompeuses sans un esprit critique.


Elle a révélé que près des deux tiers des créateurs de contenu numérique interrogés, soit 62 %, ont déclaré ne pas vérifier l'exactitude des informations avant de les partager avec leurs adeptes en ligne. Cette étude fait suite à un récent sondage du Pew Research Center, selon lequel environ un Américain sur cinq, soit 21 %, s'informe auprès d'influenceurs des médias sociaux. Chez les moins de 30 ans, ce chiffre s'élève à 37 %. Ce qui donne une idée du danger.

Selon l'UNESCO, environ un tiers (33,5 %) partageraient des contenus sans s'assurer qu'ils font confiance à la source ou au créateur de l'information. Quelque 37 % de ces influenceurs en ligne ont déclaré avoir vérifié le contenu avant de le distribuer à leur public. Quelque 12 % des influenceurs ont déclaré produire du contenu sur « l'actualité, la politique et l'économie ». Cet état de choses met en évidence la vulnérabilité des influenceurs à la désinformation.

Cela peut avoir des conséquences profondes sur le discours public et la confiance dans les médias. « Le public se tournant de plus en plus vers les créateurs de contenu numérique pour accéder à l'information, la nécessité pour les créateurs de donner la priorité à l'exactitude devient encore plus cruciale. Les infox et la désinformation peuvent rapidement éroder la confiance, entraînant le scepticisme et le désengagement des adeptes », écrivent les chercheurs.

Évaluation de la crédibilité des sources

Plutôt que de vérifier les informations, plus de quatre influenceurs sur dix ont déclaré qu'ils évaluaient la crédibilité d'une source en fonction de sa « popularité ». La popularité fait référence au nombre de vues et de likes du contenu en ligne. Pour une personne sur cinq, les informations provenant de leurs amis de confiance et des experts sont crédibles. Seuls 17 % ont déclaré qu'ils se basent sur la documentation et les preuves pour évaluer la crédibilité.


« Le manque généralisé d'évaluation critique rigoureuse de l'information met en évidence le besoin urgent d'améliorer les compétences des créateurs en matière d'éducation aux médias et à l'information, y compris l'identification et l'utilisation de ressources fiables de vérification des faits », note l'UNESCO. L'étude fait suite à l'élection présidentielle américaine de 2024, au cours de laquelle les influenceurs ont joué un rôle clé en relayant des informations.

Les deux principaux candidats, le vice-président Kamal Harris et l'ancien président Donald Trump, se sont parfois appuyés sur les influenceurs des médias sociaux pour partager leur message et toucher de nouveaux électeurs. Selon l'UNESCO, près de 58,1 % des influenceurs interrogés ont utilisé leurs expériences et rencontres personnelles comme source de contenu. Leurs synthèses sont ensuite partagées dans la nature sans aucune forme d'évaluation.

Près de 38,7 % ont déclaré que la source était leur recherche ou des entretiens avec des personnes au fait du sujet. « Contrairement aux journalistes qui sont souvent équipés de compétences et d'outils pour évaluer la crédibilité des sources et vérifier les faits, les créateurs de contenu numérique manquent souvent de formation formelle dans ces domaines, ce qui peut entraîner des difficultés pour garantir l'exactitude de leur contenu », a déclaré l'UNESCO.

L'UNESCO tire la sonnette d'alarme

Selon l'étude de l'UNESCO, jusqu'à présent, 69 % des influenceurs interrogés pensaient promouvoir « l'esprit critique et la culture numérique », même s'ils ne procédaient pas à une vérification approfondie des faits ou à une évaluation des sources. « Tout ce que je publie est entièrement basé sur des éléments tirés de mes propres expériences de vie », a déclaré Zhang Zhaoyuan, un influenceur basé en Chine, lors d'une interview accordée à l'organisation.


D'autres se sont montrés plus scrupuleux dans leur présentation de l'information. Kassy Cho, une journaliste britannique qui compte plus de 30 000 abonnés sur Instagram, a déclaré qu'elle se tournait souvent vers les médias traditionnels « juste pour comprendre ce qui se passe dans le monde » comme point de départ. (Les infox et la désinformation véhiculées par les influenceurs ont posé un problème épineux aux gouvernements ces dernières années).

Au début de l'année, des infox selon lesquelles les migrants de Springfield, dans l'Ohio, volaient les animaux de leurs voisins et les mangeaient ont explosé sur les médias sociaux, amplifiées par des influenceurs de droite et la campagne de Trump. Bien que les autorités municipales aient tenté de vérifier les faits, elles ont été dépassées par les allégations virales des influenceurs qui ont conduit à des alertes à la bombe, à la fermeture d'écoles, etc.

En septembre, un acte d'accusation du ministère de la Justice alléguait qu'une série de grands influenceurs conservateurs - dont Tim Pool, Benny Johnson et Dave Rubin - rassemblés par Tenet Media avaient reçu à leur insu des millions de dollars de la Russie pour promouvoir des récits favorables au Kremlin. Bien que les influenceurs n'aient pas été accusés d'actes répréhensibles par la Justice, l'acte d'accusation a mis en évidence l'opacité du secteur.


Les plateformes de médias sociaux ont également largement supprimé les garde-fous qui empêchaient la diffusion de fausses informations. Le site X d'Elon Musk, par exemple, s'appuie sur des « notes de la communauté » pour traiter les informations trompeuses ou totalement fausses, et supprime rarement du contenu. Les pratiques de modération de Meta, la société mère de Facebook et Instagram, font également l'objet de controverses.

YouTube interdit la monétisation des vidéos contenant des affirmations manifestement erronées qui risquent de miner la confiance dans les processus électoraux et démocratiques, mais la plateforme de Google est accusée a tout de même profité de contenus faisant l'apologie de la désinformation électorale.

Source : rapport de l'étude

Et vous ?

Que pensez-vous des résultats de l'étude de l'UNESCO ?
Que pensez-vous du secteur florissant des influenceurs sur les médias sociaux ?
Quels sont les impacts de ce secteur sur le discours public et la confiance dans les médias ?
Comment rendre les influenceurs moins vulnérables à la désinformation sur les médias sociaux ?

Voir aussi

La France finalise une loi visant à réglementer les influenceurs : de l'étiquetage des images filtrées à l'interdiction de promouvoir la chirurgie esthétique, le but est de lutter contre les dérives

Emploi : La majorité des jeunes de 18 à 25 ans se voient comme des créateurs de contenus ou « influenceurs », une profession que plusieurs pays encadrent afin de protéger les « vrais métiers. »

Biden déclare que les plateformes comme Facebook tuent les gens avec les fausses informations COVID-19, plus de pression dans la lutte de la Maison Blanche contre la désinformation sur les vaccins

Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !