
Perplexity AI aurait proposé de racheter le navigateur Chrome de Google pour 34,5 milliards de dollars. Cette offre surprise intervient alors que Google attend la décision judiciaire qui le fixera sur l'avenir de Chrome. Un jugement historique rendu en août 2024 a conclu que Google a violé les lois antitrust pour établir un monopole illégal sur le marché de la recherche en ligne. Le ministère américain de la Justice (DOJ) a proposé comme mesure corrective que Google vende son navigateur Chrome. Google s'oppose fermement à cette proposition. Perplexity et OpenAI cherchent chacun à bouleverser la manière dont les internautes trouvent des informations en ligne.
En août 2024, un juge fédéral a conclu que Google a enfreint les lois antitrust pour créer et maintenir un monopole illégal sur le marché de la recherche en ligne. Cette décision a placé Google sous la menace d'un démantèlement et le géant de Mountain View pourrait être contraint de vendre son navigateur phare, Chrome. Le 17 avril 2025, un autre juge fédéral a déclaré que Google détient un second monopole illégal sur le marché de la publicité en ligne.
Depuis, de nombreux concurrents de Google dans les activités Internet ont manifesté leur intérêt pour Chrome. Nick Turley, chef de produit d'OpenAI, a déclaré qu'OpenAI achèterait Chrome si Google était obligé de le vendre : « Chrome serait un meilleur produit s'il était profondément intégré à OpenAI ». Perplexity aurait exprimé son intérêt pour l'acquisition de Chrome. Et Yahoo est également disposé à acheter Chrome si Google est contraint de le vendre.
Selon un nouveau rapport du Wall Street Journal, Perplexity aurait fait une offre surprise de 34,5 milliards de dollars pour Chrome. Perplexity a publié son propre navigateur Comet, basé sur l'IA, mais un produit établi et dominant comme Chrome permettrait à la startup de se rapprocher de sa vision : remplacer la recherche classique par une expérience centrée sur la réponse directe et la compréhension, plutôt que de simplement fournir une liste de liens.
Alors, Perplexity est-il en mesure de s'offrir Chrome ? L'offre de Perplexity est nettement supérieure à sa propre valorisation, estimée à 18 milliards de dollars. L'entreprise a déclaré que plusieurs investisseurs, dont de grands fonds de capital-risque, ont accepté de soutenir l'opération dans son intégralité. Les estimations de la valeur d'entreprise de Chrome varient considérablement. Les estimations les plus récentes vont toutefois de 20 à 50 milliards de dollars.
Perplexity tente de prouver au tribunal l'existence d'acheteurs potentiels
Le PDG de Perplexity, Aravind Srinivas, veut défier la domination de Google dans le domaine de la recherche en ligne. Parallèlement, Aravind Srinivas positionne Perplexity pour rivaliser dans ce qu'il considère comme la prochaine arène majeure de la course à l'IA : le navigateur Web. Il a suggéré en effet qu'un navigateur Web lui permettrait de contourner les restrictions des systèmes d'exploitation. Bien qu'il ait lancé Comet, il voudrait bien s'offrir Chrome.
Aravind Srinivas cherche aussi un moyen d'accéder au système d'exploitation iOS de l'iPhone d'Apple, connu pour être un jardin clos. « La raison pour laquelle nous créons un navigateur est qu'il s'agit peut-être de la meilleure façon de créer des agents. Sur iOS et Android, nous n'avons pas de contrôle au niveau du système d'exploitation. Il n'est pas possible d'appeler facilement des applications et d'accéder à leurs informations », a déclaré Aravind Srinivas.
Selon les analystes, l'offre de Perplexity pourrait être une tentative pour signaler au juge qu'il existe un acheteur intéressé, s'il venait à imposer une vente. Dans une lettre adressée à Sundar Pichai, PDG d'Alphabet, la société mère de Google, Perplexity aurait expliqué que « son offre d'achat de Chrome est conçue pour satisfaire une mesure corrective antitrust dans l'intérêt public supérieur en confiant Chrome à un opérateur compétent et indépendant ».
Le Wall Street Journal rapporte également d'autres détails du projet d'acquisition. Dans sa lettre, Perplexity se serait engagé à continuer à soutenir le projet Chromium. Pour rappel, Chromium est le projet open source qui prend en charge Chrome et d'autres navigateurs. La startup aurait également déclaré qu'elle continuerait à placer Google comme moteur de recherche par défaut dans Chrome, même si les utilisateurs pourraient modifier les paramètres.
Google n'a pas manifesté sa volonté de vendre Chrome. Dans son témoignage cette année, Sundar Pichai a déclaré au juge que contraindre Google à vendre Chrome ou à partager des données avec ses rivaux nuirait à ses activités, le dissuaderait d'investir dans de nouvelles technologies et créerait des risques pour la sécurité. Chrome compte environ 3,5 milliards d'utilisateurs dans le monde et représente plus de 60 % du marché mondial des navigateurs.
Chrome : Google face à la menace de perdre un outil clé de sa puissance
Google a subi deux revers judiciaires majeurs aux États-Unis en l'espace de dix mois. En août 2024, le juge fédéral Amit Mehta a conclu que Google a illégalement maintenu son monopole sur le marché de la recherche en ligne. Google a versé des milliards de dollars à Apple, Samsung et Mozilla pour que son moteur de recherche soit défini par défaut sur leurs appareils et navigateurs. Cette stratégie visait à écarter la concurrence et à consolider sa domination.
Le 17 avril 2025, la juge Leonie Brinkema a conclu que Google détient un monopole illégal dans le secteur de la publicité en ligne. Google a abusé de sa position en liant ses services de serveur publicitaire et de plateforme de vente publicitaire, restreignant ainsi la concurrence et nuisant aux éditeurs et aux consommateurs. Le DOJ envisage de proposer des mesures correctives visant à briser le monopole de Google sur le marché lucratif de la publicité en ligne.
Ces mesures pourraient comprendre la cession de Google Ad Manager. Dans l'affaire sur la recherche en ligne, le DOJ tente de contraindre Google à vendre son navigateur phare, Chrome, qui constitue un produit clé de la puissance de Google. Bien entendu, Google s'oppose à ces mesures et rejette les décisions dans les deux procès. L'entreprise envisage de faire appel dans les deux cas, et ces affaires pourraient encore durer pendant de nombreuses années.
Outre la vente forcée de Chrome, le juge Amit Mehta envisage de limiter la capacité de Google à payer pour être le moteur de recherche par défaut sur les appareils et les navigateurs, et de l'obliger à partager ses données avec ses concurrents. En évaluant les mesures correctives potentielles au début de l'année, le juge s'est interrogé sur l'impact des nouveaux chatbots sur le secteur traditionnel de la recherche, dont Google détient 90 % des parts de marché.
Ces mesures représentent une menace pour le géant de la recherche. Et l'entreprise n'entend pas se laisser faire. Google a proposé un ensemble de mesures correctives plus restreintes qui modifieraient ses accords d'exclusivité avec Apple, Mozilla et Android afin de permettre une plus grande concurrence.
Conclusion
L'offre de Perplexity est le dernier exemple en date de la manière dont les nouvelles entreprises s'attaquent aux Big Tech pour remodeler Internet à l'ère de l'IA. Mais certains analystes estiment que Google ne sera pas contraint à vendre Chrome. Lors des plaidoiries finales, le juge Amit Mehta a demandé si cette mesure serait « un peu plus claire et un peu plus élégante » que d'autres solutions visant à améliorer la concurrence dans le domaine de la recherche.
Perplexity a lancé Comet, son propre navigateur basé sur l'IA. La société le présente comme un navigateur plus personnalisé qui relie les différents éléments entre les calendriers, les onglets de navigation, les réseaux sociaux et bien plus encore. OpenAI serait également en train de développer un navigateur Web, ce qui indique une fois de plus que les entreprises d'IA cherchent à jouer un rôle plus important dans la manière dont les gens utilisent le Web.
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