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La député Alexandria Ocasio-Cortez affirme que les gens sont « polarisés par les algorithmes » des réseaux sociaux
Pointant directement du doigt les dirigeants des entreprises technologiques

Le , par Stéphane le calme

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À force de laisser les algorithmes décider de ce que nous voyons, lisons et croyons, la démocratie s’est peu à peu transformée en un système de recommandations. Alexandria Ocasio-Cortez, figure progressiste du Congrès américain, alerte sur ce qu’elle appelle la polarisation algorithmique : un phénomène où le machine learning, conçu pour maximiser le temps d’écran, finit par diviser les sociétés plus efficacement que n’importe quelle idéologie. Selon elle, les plateformes sociales ne se contentent plus de refléter nos divisions : elles les fabriquent. Derrière les likes, les recommandations et les fils d’actualité personnalisés se cache un système qui façonne la perception du monde — et donc le débat démocratique lui-même.

Alexandria Ocasio-Cortez affirme que la polarisation politique s'est encore intensifiée depuis 2020. « Nous étions déjà politiquement polarisés, mais notre pays est désormais polarisé par les algorithmes », a-t-elle déclaré. La députée new-yorkaise a ajouté que les personnes de droite comme de gauche se retrouvent dans des chambres d'écho sur les réseaux sociaux.

Elle estime que les algorithmes sont en grande partie responsables de la polarisation politique actuelle dans tout le pays. « Je pense sincèrement que notre paysage médiatique a radicalement changé », a déclaré la démocrate new-yorkaise lors d'un live Instagram dimanche. « Et le paysage des réseaux sociaux a radicalement changé, même depuis 2020, même au cours des deux dernières années, d'une manière très difficile à comprendre pour les gens. »

Selon Alexandria Ocasio-Cortez, en orientant ce que chaque utilisateur voit, les entreprises technologiques influencent indirectement le comportement collectif. Les algorithmes de recommandation, conçus pour vendre de la publicité, se transforment en instruments de contrôle cognitif à grande échelle. Conçus pour maximiser l’engagement, les algorithmes privilégient les contenus les plus polarisants, émotionnels et conflictuels. Le résultat est redoutable : les sociétés se fragmentent en bulles d’opinion, les débats se radicalisent, et la vérité devient relative. Ce que l’on appelle communément la personnalisation n’est plus un simple confort numérique, mais un levier politique invisible.

La députée a fait ces commentaires alors qu'elle discutait du déploiement de l'armée par l'administration Trump dans des villes comme Los Angeles et Portland, affirmant que bon nombre des images circulant en ligne sur les manifestations dans ces villes étaient trompeuses. Elle a déclaré que la polarisation avait affecté les gens de tous bords politiques et que les personnes de gauche comme de droite étaient tombées dans le piège des chambres d'écho des réseaux sociaux.

« Je pense qu'il est difficile pour les gens de comprendre le paysage plus large de l'opinion publique », a-t-elle déclaré. « Parce qu'il y a des gens qui vivent dans un univers MAGA en ligne, que leurs algorithmes leur fournissent. »

« Les personnes qui ont cet état d'esprit pensent que personne d'autre n'a vraiment d'opinions divergentes », a ajouté Ocasio-Cortez. « Et cela se produit également dans les contenus et les algorithmes progressistes. »


Comment les algorithmes fabriquent des bulles de réalité

Pour comprendre cette polarisation algorithmique, il faut revenir au cœur du modèle économique des grandes plateformes : la captation de l’attention. Chaque seconde passée sur un fil Facebook, TikTok ou X est une donnée monétisable. Les algorithmes apprennent vite que le meilleur moyen de retenir un utilisateur n’est pas de l’informer, mais de le provoquer émotionnellement.

Ils trient donc les contenus selon un critère simple : ce qui fait réagir. La colère, l’indignation, la peur ou la moquerie génèrent plus d’engagement que la nuance ou la réflexion. Au fil du temps, chaque utilisateur est enfermé dans un écosystème de contenus qui valide ses croyances et diabolise celles du camp opposé. Ce que les chercheurs appellent « l'effet bulle » ou la « chambre d’écho » devient la norme.

Dans ce contexte, l’opinion publique ne se construit plus dans le dialogue, mais dans le renforcement de certitudes préexistantes. C’est cette mécanique qu’Alexandria Ocasio-Cortez résume par sa formule choc : la polarisation n’est plus un symptôme social, mais un produit algorithmique.

Une fracture cognitive à l’échelle nationale

Les conséquences de cette logique dépassent la simple sphère médiatique. Des études montrent que la consommation d’informations ultra-personnalisées altère la perception de la réalité. Les faits deviennent relatifs, les opinions deviennent des vérités.

Alexandria Ocasio-Cortez souligne que cette fracture cognitive se répercute jusque dans les institutions : au Congrès, le dialogue entre élus devient plus difficile, les compromis plus rares, les discours plus virulents. Même la manière de faire campagne s’en trouve bouleversée : les partis politiques ciblent désormais les électeurs avec des messages calibrés par les mêmes algorithmes que ceux qui entretiennent la polarisation.


Le paradoxe d’une élue née du numérique

Il y a une forme d’ironie dans le discours d’Ocasio-Cortez. En 2018, elle fut l’une des premières personnalités politiques à exploiter les réseaux sociaux pour contourner les médias traditionnels et parler directement à une génération connectée. Ses lives Instagram, ses échanges sur Twitter et sa communication transparente ont contribué à bâtir son image d’élue moderne et accessible.

Mais sept ans plus tard, le ton a changé. Celle qui incarnait la nouvelle politique numérique reconnaît désormais que ces outils ont pris une tournure dangereuse. Elle ne plaide pas pour un retour au monde d’avant, mais pour une refonte du contrat social entre citoyens, plateformes et démocratie.

La responsabilité des géants du numérique

Dans son analyse, elle met directement en cause la responsabilité des grandes entreprises technologiques. Elle accuse leurs dirigeants d’avoir sacrifié la cohésion sociale sur l’autel du profit. Les algorithmes, explique-t-elle, ne sont pas neutres : ils reflètent les priorités économiques de leurs concepteurs.

Meta, X (ex-Twitter), YouTube, TikTok… toutes ont un intérêt à maintenir les utilisateurs dans un état de stimulation permanente. Tant que la polarisation rapporte, aucune raison économique ne pousse à la corriger. Les appels à la régulation, qu’ils viennent du Congrès américain ou de Bruxelles, se heurtent à une industrie dont le pouvoir dépasse désormais celui de nombreux États.

De la manipulation cognitive à l’ingénierie sociale

Ce que décrit Ocasio-Cortez ne relève plus seulement de la communication politique, mais d’un véritable basculement anthropologique. Les algorithmes façonnent les émotions collectives avec une précision inédite. Ils apprennent à anticiper nos réactions mieux que nous-mêmes.

Cette logique transforme l’espace numérique en vaste laboratoire d’ingénierie sociale. Les données comportementales, croisées avec l’historique de navigation, les contacts et la géolocalisation, permettent d’orienter subtilement les décisions : voter, acheter, s’indigner, ou se désintéresser.

Pour Ocasio-Cortez, le danger n’est pas seulement que les gens se radicalisent, mais qu’ils le fassent sans jamais comprendre qu’ils ont été orientés vers ce chemin.

L’appel à une nouvelle régulation

Face à cette dérive, Ocasio-Cortez appelle à une réforme structurelle : rendre les algorithmes audités, explicables et contrôlables. Elle rejoint ainsi un courant international de réflexion sur la transparence algorithmique, déjà amorcé par le Digital Services Act européen.

L’idée n’est pas d’interdire les systèmes de recommandation, mais de leur imposer des garde-fous : publication des critères de classement, limitation de la collecte de données, et possibilité pour les utilisateurs de choisir un fil d’actualité non personnalisé.

Aux États-Unis, cette approche se heurte à la résistance des lobbies technologiques et à une tradition de méfiance envers la régulation fédérale. Mais Ocasio-Cortez voit dans ce combat un enjeu civilisationnel : sans maîtrise des algorithmes,...
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Avatar de r0d
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 08/10/2025 à 15:27
Citation Envoyé par Artaeus Voir le message
La "polarisation" commence dès que vous empêchez des gens de s'exprimer (via les "ban" ou les "shadow ban") ...
C'est pas faux, mais malheureusement pas aussi simple. La polarisation (et plus globalement les bulles informationnelles) a commencé avant que les plateformes ne commencent à censurer.

Citation Envoyé par Artaeus Voir le message
le DSA, c'est des associations secrètement nommées par les gouvernements pour supprimer des commentaires sans rendre aucun compte, ni contrôle judiciaire ou autre.
Oui et j'aurais mis des guillemets sur le mot "associations", car en réalité, ce sera probablement des boites privées, et très probablement ce genre de boites qui servent à offrir de gras revenus à ceux qui ont rendu des services à la caste au pouvoir. Comme Hadopi, ou ce qu'essaie de faire Dati avec Radio France. Ou comme mille autres exemples...
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Avatar de Artaeus
Nouveau Candidat au Club https://www.developpez.com
Le 08/10/2025 à 15:04
La "polarisation" commence dès que vous empêchez des gens de s'exprimer (via les "ban" ou les "shadow ban") ...

PS : Citer le DSA comme exemple n'est pas sérieux, je rappel que le DSA, c'est des associations secrètement nommées par les gouvernements pour supprimer des commentaires sans rendre aucun compte, ni contrôle judiciaire ou autre.
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Avatar de Leruas
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 08/10/2025 à 18:36
Il suffit d'interdire de parler politique sur les Réseaux Sociaux...
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Avatar de Andaroth
Nouveau Candidat au Club https://www.developpez.com
Le 08/10/2025 à 20:20
Est-ce que je suis dans l'abus et/ou le complot si je dis que ces applications mobiles sont pensées exclusivement pour dominer les individus en leur servant absolument tout ce que bon nous semble ?

Dans une mesure très certaine, Tiktok réduit drastiquement le temps d'attention disponible en moyenne chez ses utilisateurs.
De par son système de courtes vidéos les unes après les autres (système qui absorbe littéralement l'âme de ses utilisateurs dans des failles spatio-temporelles), les régulateurs occidentaux ont grandement considéré (et continuent de considérer la question) le fait de l'interdire.

Mais selon moi tout cela c'est de l'hypocrisie, car force est de constater que des plateformes occidentales comme Instagram, Youtube et Facebook appliquent également le principe des "shorts", "reels" et qu'on ne les interdit pas pour autant, alors que la course à la rétention de l'attention est la même, au prix de la qualité du contenu et de l'information consommée au quotidien chez les usagers.
D'ailleurs à cet égard, désormais Tiktok en occident doit passer par des serveurs occidentaux plutôt que par ceux de la maison mère. (et c'est pas du tout pour empêcher une certaine nation de nous espionner hein!!)


La rumeur prétend que dans les pays d'Asie du Sud-Est l'application Tiktok présente du contenu éducatif, culturel et relativement plus intéressant que ce qui est présenté chez nous.

Est-ce là un effet de bord qui trahit simplement la réelle psyché et le comportement naturel des populations, ou est-ce une réelle volonté de vouloir baisser le niveau intellectuel de nos usagers occidentaux ?

Mystèèèèèère...
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