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Les quatre principaux navigateurs Web pourraient perdre 80 % de leur financement si les États-Unis obligent Google à vendre Chrome et mettent fin aux accords d'exclusivité,
La survie de Firefox est menacée

Le , par Mathis Lucas

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Google est sous la menace d'un démantèlement pour avoir constitué et entretenu un monopole illégal sur les marchés de la recherche et de la publicité en ligne. Le département américain de la Justice veut contraindre Google à vendre Chrome en guise de réparation et mettre fin aux accords d'exclusivité permettant à son navigateurs d'être préinstallé sur les appareils ou à son moteur de recherche d'être le choix par défaut dans les navigateurs concurrents. Mais beaucoup s'opposent à ces mesures strictes. Mozilla avertit que Firefox pourrait disparaître sans l'argent de Google et d'autres navigateurs de premier plan pourraient aussi disparaître, faute de financement.

Quatre grands navigateurs dominent le marché : Google Chrome, Microsoft Edge, Mozilla Firefox et Apple Safari. Ce que la plupart des utilisateurs ignorent, c'est que Google finance une bonne partie du développement de chacun d'entre eux. Mais cette source de financement est menacée : le ministère américain de la Justice (DOJ) veut obliger Google à se séparer de ses concurrents et à se désengager de Chrome et mettre fin aux accords d'exclusivité.

Selon certains analystes, cette décision pourrait paralyser simultanément le développement de tous les principaux navigateurs. Certaines estimations indiquent qu'à lui tout seul, Google finance à hauteur de 80 % le développement de chacun de ses trois principaux concurrents : Firefox, Safari et Edge.

« Le Web se portera beaucoup moins bien si Google est contraint de vendre Chrome, même si c'est pour expier des abus légitimes de monopole sur le marché de la publicité. Ce qui signifie que nous serons tous moins bien lotis », a écrit David Heinemeier Hansson, créateur du framework Ruby on Rails (RoR), dans un récent billet de blogue. Pour rappel, David Hansson est connu pour ses critiques très virulents à l'égard des Big Tech et de leurs pouvoirs.

L'argument du ministère américain de la Justice contre Google est parfaitement logique. Le Sherman Antitrust Act a été spécifiquement conçu pour cibler les concurrents qui concluent des accords illégaux afin de conserver un pouvoir monopolistique. Mais il se trouve que les quatre principaux navigateurs Web perdront tous leurs financements en même temps lorsque cela se produira Google sera forcé à se séparer de son navigateur phare, Chrome.

Safari et Firefox : Google financerait indirectement 80 % de leur développement

Google paie Mozilla et Apple pour que Google Search reste le moteur de recherche par défaut de Firefox et de Safari. Google verse environ 18 milliards de dollars par an à Apple et environ 450 millions de dollars par an à Mozilla. Selon une analyse de Bloomberg, en 2021, « ces paiements représentaient 83 % des revenus de Mozilla ». Pourtant, Firefox connaît une lente descente aux enfers depuis la dernière décennie, avec un nombre d'utilisateurs en baisse.


« Si l’accord avec Google tombe, Firefox est en réel danger ». C’est par ces mots que Eric Muhlheim, directeur financier de Mozilla, a jeté un pavé dans la mare lors du procès antitrust historique intenté contre Google aux États-Unis. En plein débat sur les pratiques monopolistiques de Google, c'est un un grand concurrent, Mozilla, qui se retrouve indirectement menacé. Et pour cause : la survie même de Firefox dépend presque entièrement de l'argent de Google.

Apple ne divulgue pas le montant de ses dépenses pour Safari, mais les données financières de la société indiquent que le total de la R&D d'Apple pour l'ensemble de ses produits (iPhone, Mac, etc.) s'élevait à près de 30 milliards de dollars en 2023. Par conséquent, les quelque 18 milliards de dollars versés annuellement par Google spécifiquement pour être le moteur de recherche par défaut représentent un pourcentage stupéfiant de 60 % de ce budget total.

La part qu'Apple consacre uniquement au développement de Safari est sans aucun doute beaucoup plus faible, ce qui signifie que le paiement de Google couvre probablement une grande partie des coûts de développement spécifiques de Safari. Apple hésite à l'idée de développer son propre moteur de recherche.

Apple n'envisage pas d'investir dans le développement d'un moteur de recherche

En décembre 2024, dans un document déposé auprès du tribunal dans le cadre du procès contre Google, Eddy Cue, vice-président senior des services d'Apple, a déclaré que « le développement d'un moteur de recherche coûterait à Apple des milliards de dollars et prendrait de nombreuses années », ce qui détournerait l'argent des investissements et les employés des autres domaines de croissance sur lesquels le fabricant de l'iPhone se concentre le plus.

D'après Eddy Cue, le secteur de la recherche en ligne évolue rapidement en raison de l'IA, et « il serait donc économiquement risqué pour Apple de créer un moteur de recherche ». Eddy Cue a expliqué que pour créer un moteur de recherche « viable », Apple serait contraint à vendre de la publicité ciblée, « ce qui n'est pas le cœur de métier de l'entreprise et irait à l'encontre de ses engagements de longue date en matière de protection de la vie privée ».

Enfin, Eddy Cue a noté qu'Apple ne dispose pas de suffisamment de « professionnels spécialisés » et de « l'infrastructure opérationnelle » nécessaires pour créer et gérer une activité de moteur de recherche fructueuse. Apple refuse donc de se lancer sur ce marché dominer par Google et qui subi désormais les bouleversements de l'IA. Cela suggère que sans les milliards versés chaque année par Google, Safari connaître un retard considérable sur ses rivaux.

« Seule Apple peut dire quels types de collaborations futures peuvent servir au mieux ses utilisateurs. Apple se concentre sans relâche sur la création de la meilleure expérience utilisateur possible et explore les partenariats et les accords potentiels avec d'autres entreprises pour y parvenir », a écrit Eddy Cue.

Microsoft Edge n'est qu'un des nombreux forks du projet open source Chromium

Microsoft Edge est en fait une copie « en marque blanche » de Chrome, plus précisément du navigateur open source Chromium que Google maintient. Il est important de souligner que Microsoft ne se contente pas de copier Chrome ; il contribue également au code de Chromium. Toutefois, Microsoft contribue beaucoup moins que Google. En 2024, Google a apporté plus de 100 000 modifications à Chromium, ce qui représente environ 94 % des contributions.

En octobre 2024, le PDG de Microsoft, Satya Nadella, a déclaré que l'accord entre Apple et Google rendait impossible la concurrence de moteurs de recherche tels que Bing. À un moment donné, Microsoft voulait qu'Apple achète Bing, mais Apple n'était pas intéressé. Microsoft a rejeté la faute sur Google, mais Eddy Cue, d'Apple, a déclaré que le fabricant de l'iPhone était préoccupé par le fait que Bing ne pouvait pas rivaliser en matière de qualité et de capacités.

Selon Eddy Cue, « Apple utilise Google comme moteur de recherche par défaut sur l'iPhone parce qu'il a toujours pensé que c'est le meilleur ». Cette déclaration ne signifie pas nécessairement que Bing est mauvais. Dans la communauté, il existe un débat de longue date pour désigner celui qui fournit les meilleurs résultats. Selon certains critiques, la qualité de recherche de Bing est comparable à celle de Google sur ordinateur, bien qu'elle soit inférieure sur mobile.

Quoi qu'il en soit, le fait que Google verse des milliards de dollars à Apple chaque année pour rester le moteur de recherche par défaut de Safari soulève des questions sur la concurrence et la dépendance. Selon certains analystes, si Google est le « seul choix réel » en tant que moteur de recherche général par défaut, cela peut-il nuire à l'innovation et à la diversité des options pour les utilisateurs ? Certains répondent par l'affirmative et d'autres sont plus nuancés.

Pour David...
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Avatar de Gluups
Membre expert https://www.developpez.com
Le 06/05/2025 à 0:31
Alors donc, il y avait besoin de taper du poing sur la table, et il semblerait que c'est fait.

Ah, c'est vrai que si alors la table donne des signes de faiblesse, c'est un peu déstabilisant.

À force de s'être tous habitués à dépendre de celui dont on dit le plus de mal (en France dernièrement c'était Macron, en informatique mondiale c'est Google), il semblerait que la nouvelle situation donne un peu le vertige.

L'ancienne situation permettait de financer les développements des navigateurs, mais de les financer en vendant son âme au diable.

Si j'en crois ce qui est dit, personne jusque là n'avait jamais jugé utile de réfléchir à cette situation, de la même façon que tout le monde chez nous a voté pareil 40 ans d'affilée, ce qui fait qu'une fois que les fadaises qu'on a sorties pour justifier ça ne tiennent plus, il va bien s'avérer que râler mais s'abstenir de réfléchir, ça peut durer un temps en créant des situations de plus en plus malsaines, mais un jour ce n'est plus possible.

Donc, là, faire les niais on s'était bien habitués, tous, mais de plus en plus il s'avère qu'il faut prévoir autre chose.

Nous allons être obligés de nous rappeler qu'entre nos deux oreilles il y a un espace, et que si là il n'y a que du vent ça nous met en danger.

La situation s'avère hautement inconfortable, mais à terme est plus saine.

Ah, oui, je me rappelle un film où un intervenant asiatique déclarait : "Nous avons trente secondes pour discuter, alors discutons."
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